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Qui suis-je

Cuba, « Le printemps de Prague » et mon intérêt pour la politique et l'économie

Je suis né en 1953 à Prague où j’ai reçu une éducation typique des pays de l´ancien bloc de l´Est dans les années 1950 et 1960, à une exception près, et pas la moindre. Mon père était ingénieur métallurgiste et, en 1967, il a été envoyé à Cuba pour y travailler pendant deux années pour Fidel Castro. Ma mère et moi l’y avons accompagné et j’y ai appris l’espagnol.  En écoutant les stations de radio américaines de Floride, j’y ai aussi appris l’anglais.

Ces deux années dans les Caraïbes ont été une expérience extraordinaire pour l’adolescent que j’étais.

Il y a eu une parenthèse au printemps 1968 : mes parents m’ont renvoyé à Prague pour y passer les examens d’entrée au lycée. Je suis retourné à Cuba au début de 1969 après avoir passé presque tout le printemps de Prague 1968 seul à la maison à 15 ans, sous la supervision de mon grand-père qui vivait tout près. Ce furent indiscutablement les mois les plus formateurs de ma vie, car c’est depuis cette expérience que je m’intéresse à la politique tant nationale qu’internationale, et à l’économie.

En tant que vice-premier ministre tchécoslovaque j´ai accueilli Tomáš Baťa, à l'aéroport en 1989, à son retour d'émigration après cinquante ans.

Comment j’ai commencé à donner des cours à l'université et comment j'ai découvert l'économie occidentale

Avec le président Ronald Reagan dans son bureau

Diplômé du baccalauréat en 1972, j’ai étudié les méthodes mathématiques en économie à l’Université d’économie de Prague pendant cinq ans. À la fin de mes études, j’ai reçu une offre pour rejoindre le département d’économétrie, j’y suis donc devenu enseignant, après mon service militaire en 1978. À l’époque, j’ignorais que je ferais beaucoup d’autres choses dans ma vie, mais que le travail dans différentes universités m’accompagnerait toute ma vie.

L’année 1978 a marqué un énorme changement pour moi. Maître de conférences assistant dans le département d’économétrie, j’ai commencé à préparer un doctorat que j’ai obtenu en 1983, et qui m’a conduit à un travail scientifique et plus tard à une collaboration avec des collègues avec lesquels j’ai finalement fini en politique.

C’est aussi en 1978 qu’une bourse du Ministère de l’éducation belge m’a permis de poursuivre des études de MBA à l’Université catholique de Louvain. J’y ai passé une année merveilleuse, sans pouvoir valider mon diplôme pour des raisons de procédures administratives. Ce séjour a néanmoins été d’une importance fondamentale pour moi : pendant une année, j’ai étudié l’économie de marché, non enseignée en Tchécoslovaquie pendant la normalisation des années 1970. J’ai eu le sentiment qu’en un an j’avais rattrapé tout ce que j’avais manqué pendant les cinq années d’études à l’Université d’économie à Prague.

Les études en Belgique m'ont ouvert les yeux

Pour moi, vivre et étudier en Belgique a été bénéfique non seulement du point de vue de l’éducation économique que j’y ai reçue, mais j’ai également pu me faire une idée réaliste de la vie en Europe occidentale. Cela m’a permis de faire une comparaison des systèmes socialiste et capitaliste dont l’Europe occidentale à l’époque est clairement sortie victorieuse.

Les études à Louvain m’ont aussi changé politiquement. Soudain, j’ai réalisé le retard et l’inefficacité sans appel de l’économie planifiée du modèle soviétique. Dans le même temps, j’ai vécu de Belgique la montée en puissance de Margaret Thatcher et j’ai vu et entendu des discussions sur le retour à une véritable économie de marché. J’ai entendu le mot privatisation pour la première fois et je suis parvenu à comprendre l’importance du libre-échange mondial et de la libre circulation des capitaux. De retour chez moi, j’ai commencé à coopérer avec des économistes tchèques qui, après les purges de normalisation, ne pouvaient plus travailler dans leur spécialisation ou occuper des postes même subalternes.

Avec la reine Elizabeth II

De l’Institut de prévisions économiques au premier gouvernement tchèque non communiste

Avec Václav Klaus à l'Assemblée fédérale de la République tchécoslovaque en 1990

A cette époque, j’ai rencontré Václav Klaus et de nombreux autres économistes et suis à l’origine des célèbres séminaires peu orthodoxes de Klaus à la Banque nationale tchécoslovaque. Nous avons commencé à publier des articles scientifiques auxquels j’ai contribué par des données statistiques et des modèles mathématiques. A la fin, cela m´a tellement fasciné qu’en 1983, j’ai quitté l’Université d’économie pour entrer à l’Institut d’économie de l’Académie tchécoslovaque des sciences. En 1984, lorsque l’Institut de prévisions économiques a été fondé, j’étais l’un des neuf premiers employés.

C’est à l’Institut de prévisions économiques que sans le savoir à l’époque, les économistes se préparaient et se formaient pour les futurs postes dans le premier gouvernement après les changements politiques. A l’Institut, les vraies préoccupations n’étaient pas la théorie et les modèles mathématiques, mais la véritable économie et les réformes. Au début celles-ci étaient modérées, reflétant le modèle communiste, mais plus tard elles devinrent de plus en plus audacieuses.

Il était donc logique que Václav Havel nous choisisse pour son premier gouvernement non communiste en décembre 1989. C’est ainsi que je suis devenu vice-Premier ministre et président de la Commission nationale de planification.

Huit ans au gouvernement comme figure clé de la transformation économique tchèque

J’ai passé huit ans au gouvernement, comme ministre tchécoslovaque de l’Economie jusqu’à l’été 1992, puis encore cinq ans comme ministre tchèque de l’Industrie et du Commerce. Beaucoup de choses ont été écrites et dites à propos de cette époque, mais je m’en souviendrai toujours avec plaisir et émotion, malgré l’énorme quantité de travail et des moments difficiles.

Rétrospectivement, beaucoup de gens critiquent les années 90. Je reconnais les nombreuses erreurs et faux pas, mais je suis convaincu que nous avons fait du bon travail et avons construit des bases solides pour le développement futur de l’économie et de la société tchèques.

En tant que ministre de l'Economie avec le président de la Commission européenne, Jacques Delors

Collaboration avec Goldman Sachs, ABB et Rolls Royce

Mon travail en politique et de consultant m'a amené dans plusieurs pays, où j'ai rencontré de nombreuses personnalités intéressantes. Sur la photo, je suis avec le ministre britannique Michael Heseltin.

Au cours de l’été 1997, j’ai quitté le gouvernement et créé une société de conseil pour de grandes entreprises internationales.

À l’heure actuelle, je suis consultant pour la banque d’investissement Goldman Sachs. Pendant plus de 10 ans, J’ai travaillé pour la société suédo-suisse ABB, et pendant plusieurs années, j’ai également travaillé pour Rolls Royce.

J’ai eu et j’ai toujours des clients en Inde, en France et dans d’autres pays encore.

Mes interventions dans le secteur privé ont été un nouveau défi : après mon expérience scientifique à l’Académie des sciences et mes années au gouvernement, J’ai dû apprendre et adopter une vision managériale et entrepreneuriale du monde. Cette expérience s’est avérée précieuse.

Professeur dans l’enseignement supérieur en République tchèque et aux États-Unis, membre du Conseil économique national du gouvernement et d'importantes institutions internationales

En 1999, j’ai recommencé à enseigner, cette fois-ci à l’Institut d’études économiques de la Faculté des sciences sociales de l’Université Charles, ce que je fais toujours. Nombre d’étudiants qui ont suivi mes cours pendant les vingt dernières années occupent aujourd’hui des postes intéressants dans le monde entier.

Pendant plus de dix ans, j’ai été membre du comité de surveillance internationale à l’Institut de Technologie d’Illinois à Chicago. Je suis également membre du conseil d’administration des universités technique de Prague et de Brno.

Je suis membre d’un groupe de réflexion international de la Commission trilatérale depuis 1998 et j’ai été vice-président de son groupe européen pendant six ans. De 2009 à 2012, j’ai travaillé dans le groupe consultatif européen du directeur exécutif du Fonds monétaire international à Washington.

Avec George Bush senior lors de sa visite à Prague en 1990

De 2009 à 2013, j’ai été membre du Conseil économique national du gouvernement tchèque (NERV) et je le suis à nouveau depuis son renouvellement en 2020.

Candidature au poste de président de la République tchèque

J'ai vraiment apprécié Václav Havel. Nous sommes ici avec Ferdinand Piech, président de Volkswagen, posant la première pierre du nouveau hall de production de la Škoda à Mladá Boleslav.

Après l’instauration du suffrage universel pour l’élection présidentielle en République tchèque, je me suis demandé pourquoi ne pas me porter candidat moi-même.

Ce fut un échec, car je n’avais pas recueilli le nombre suffisant de signatures pour valider ma candidature. Cependant, ce fut pour moi une excellente expérience et j’en ai tiré de bonnes leçons. Pendant les mois de campagne, j’ai voyagé à travers tout le pays, j’ai fait beaucoup de rencontres, et j’ai appris ce que les gens pensaient et ressentaient même si cela n’était pas toujours agréable pour moi.

Depuis 2014, je suis à la tête de la Chambre de commerce tchèque et depuis 2019 je suis vice-président d'Eurochambres

Au début de 2014, j’ai été contacté par quelques membres de la Chambre de commerce de la République tchèque qui n’étaient pas satisfaits de la direction de la Chambre et m’ont demandé de me porter candidat à sa présidence. J’ai consenti et, en mai 2014, j’ai été élu à la tête de la Chambre de commerce, réélu en 2017 et j’en reste président jusqu’aujourd’hui. C’est un travail non rémunéré, qui m’intéresse vraiment. En effet, le président de la chambre de commerce est proche des décisions sur la politique économique, participe au dialogue social et représente les entrepreneurs tchèques et les grandes, moyennes et petites entreprises.

En 2019, je suis également devenu l’un des vice-présidents d’Eurochambres, Association européenne des chambres de commerce et d’industrie de Bruxelles.

Avec l'ancien Premier ministre, président actuel de la République tchèque, et économiste Miloš Zeman

Je parle cinq langues et j'ai une passion pour la musique et les sports

Le sport est mon passe temps préféré. La course à pied est un véritable défi pour moi.

J’ai été marié deux fois. De mon premier mariage, j’ai un fils Štěpán et une fille Markéta et j’ai aussi un petit-fils adolescent Štěpán junior.

J’ai toujours fait du sport en tant qu’amateur : je fais du ski, du vélo et je joue au golf. Il y a quelques années j’ai participé au marathon de Prague.

Etudiant, je jouais du piano et de la guitare dans des groupes amateurs. J’ai une passion pour la musique et assiste régulièrement aux concerts de musique classique. Récemment, ma partenaire actuelle Lucie et moi, avons parrainé le festival Dvořák à Prague.

Je m’intéresse beaucoup à l’histoire du 20ème siècle et j’aime aussi les langues étrangères, je parle anglais, russe, espagnol, français et allemand.